À Tout le monde en parle, dimanche dernier, Chantal Hébert, après avoir expliquée en long et en large, avec raison, que Stephen Harper contrôle l’information (entre autres, elle parlait de la censure des scientifiques et des experts) :
C’est quand même étrange qu’une journaliste politique qui couvre ce sujet ne semble pas au courant que la « confidentialité des avis juridiques est un principe fondamental », tel que le soulignait le ministre de la Justice, Bertrand St-Arnaud :
L’opposition, particulièrement le député libéral et ancien bâtonnier du Québec, Gilles Ouimet, remettait en question cette pratique pour ce qui est de la charte :
rien n’empêche le ministre de rendre publics les documents puisqu’il a lui-même rompu la confidentialité en laissant le juriste Henri Brun commenter publiquement l’avis qu’il a fourni au gouvernement.
Cela laisse entendre qu’Henri Brun aurait remis un avis, mais il n’en serait rien, selon les dires du principal intéressé :
En fait, selon un article paru sur le site DROIT-INC, Henri Brun serait seulement un des nombreux spécialistes du domaine de la justice qui se sont positionnés publiquement, avec Rémi Bourget (qui a fondé « Québec inclusif », dont je critique fortement le choix du qualificatif « inclusif », parce que cela induit que de ne pas y adhérer, c’est être pour l’exclusion), Marc Alexandre Poirier, François Côté (qui a publié son opinion ici) et André Sirois.
Alors, en regard de tous ces faits, le lien que fait Chantal Hébert entre le gouvernement péquiste et le gouvernement conservateur est pour le moins tiré par les cheveux. Si elle n’était pas au courant de tout cela, ce dont je doute, son analyse ne vaut pas grand-chose, même si, effectivement, nous serions en droit, dans un monde idéal, d’avoir accès à toutes les données disponibles. Mais Chantal Hébert, plus que quiconque, sait que la politique n’est pas le monde idéal et que certaines de ses moeurs ne tendent pas vers la transparence, donc, absolument rien à voir avec un gouvernement qui bâillonne sciemment ses scientifiques…
Et si elle était au courant et qu’elle n’a fait que prendre l’argumentaire de l’opposition pour de l’argent sonnant, c’est un peu facile pour une analyste politique. Je pourrais y aller aussi facile en prenant totalement au sérieux ceux qui disent qu’elle est une « journaliste fédéraliste » et faire mon analyse en conséquence.
(Crédit photo : CPABC)